Archives Départementales de la Lozère

Les Archives Départementales de la Lozère vous invitent à découvrir sur la  chaine Youtube  du Département, des conférences filmées par leurs soins à diverses dates (si vous n'avez pas eu le loisir d'y assister).
 
(durée 1 h 02)
à laquelle le public était convié le jeudi 18 novembre 2021, à 18h, à la salle des fêtes du Conseil départemental, rue de la Rovère à Mende. Elle était animée par Didier DASTARAC, membre fondateur et président d'honneur de l'Association des descendants et amis des EIMAR.

Synopsis… " Le sujet de l'esclavage s'invite au présent avec la toute récente parution de l'ouvrage collectif « Les mondes de l'esclavage, une histoire comparée », sous la direction de Paulin ISMARD, Le Seuil, 2021. Cette parution qui propose une approche de l'esclavage sur le temps long suggère une relecture des archives publiques et privées relatives à la traite des Noirs des XVIIe - XIXe siècles. C'est particulièrement le sujet d'une partie appréciable du fonds EIMAR de JABRUN, donné en 2016 aux Archives départementales de la Lozère par l'Association des descendants et amis des EIMAR. La vie privée de plusieurs membres de cette famille lozérienne nous donne un éclairage particulièrement  vivant de l'expérience de l'esclavage : les uns esclavagistes (les DESSALES), les autres abolitionnistes, les EIMAR.
Nous revisiterons ainsi, pas à pas, comment l'esclavage fut traité en Guadeloupe et comment fut préparée l'abolition et ses suites. Nous découvrirons aussi comment des Lozériens établis en Guadeloupe ont vécu et comment ils nous suggèrent, par leurs lettres, le moyen de se prémunir des risques encore réels de l'esclavage contemporain...".
En préambule de cette conférence, Benoît KWIETNIAK, archiviste, nous parlait du fonds EIMAR de JABRUN (147 J), qui résulte d’un don effectué en 2016, et traite de cette famille originaire du Dauphiné, installée à Marvejols dès le XVIe siècle, ayant migré pour partie aux Antilles. Sur une période de 4 siècles, on y trouve des éléments qui permettent d’appréhender la vie quotidienne en Gévaudan, en Lozère… et ailleurs : ce sont des papiers privés, professionnels, religieux et politiques (des membres de la famille ayant exercé des fonctions éminentes : capitoul de Toulouse, conseiller colonial à la Guadeloupe…). Mais ce sont aussi des documents concernant le commerce et le contexte international avec notamment ces liens familiaux aux Antilles qui rendent ce fonds si particulier : es échanges avec la Métropole et Marvejols, le quotidien des colonies précisément retranscrit, la gestion d'une plantation très bien décrite... et surtout leur relation à l'esclavage, qui évolue au cours du temps.
 
(durée 40' 25)
à laquelle nous vous avions convié le jeudi 02 décembre 2021, à 18h, à la salle des fêtes du Conseil départemental, rue de la Rovère à Mende. Elle était animée par Marie-Lucy DUMAS, agrégée d'histoire, présidente du Lien des chercheurs cévenols.

Synopsis… « La conférence sur les migrations saisonnières du travail met l'accent plus particulièrement sur les communes des anciens cantons de Villefort et de Génolhac avec quelques coups de projecteurs sur d'autres communes. Grâce aux passeports intérieurs, on découvre quelques « spécialités » locales : les bergers de Cubières et de Pourcharesses, les travailleurs de terre à la journée du canton de Génolhac, les mineurs de Vialas et de Villefort, le réseau protestant marchand de Barre-des-Cévennes et l'incroyable plaque tournante des migrations intérieures et "internationales" qu'a été la ville de Langogne ».
 
(durée 47 ')
Conférence animée par Jean Barlet, elle est proposée par l'association des Amis de la médiathèque Lamartine de Mende.

Synopsis ...De vieux papiers dans un grenier, écrits par Jean, simple paysan il y a 300 ans. Une mine d'informations pour mieux connaître les pratiques agraires, la consommation, l'organisation du travail, les rapports sociaux. Le politique aussi, lorsque la description de la production lainière permet d'observer le comportement d'un paysan/tisserand face aux injonctions du pouvoir qui veut développer le tissage, même au détriment de la production de blé. Et dans ce livre, on croise la bête du Gévaudan, la peste de 1721, on rencontre même un peu le Covid...
 
(durée 59 ' 42)
était animée par Bruno JAUDON, docteur en histoire moderne, enseignant à la Faculté d'Éducation.

Synopsis ...Si, dans l'imaginaire collectif, il est des personnes aux « semelles de vent » qui ne cessent de fasciner, ce sont bien les bergers. Terre d'élevage, le Gévaudan a besoin qu'on mobilise en effet, pour la surveillance des bestiaux, une myriade de gardiens qui, à garde faite et bâton planté, aux beaux jours, cohabitent en ces hautes terres avec les bergers montés du bas-pays. C'est que la Lozère est aussi, au terminus des grandes drailles, le réceptacle de la transhumance estivale, qui prend une importance croissante au XVIIIe siècle. Terre de migrations en tous sens, l'ancien Gévaudan est alors un espace d'incessantes remues d'hommes et de bêtes qui se croisent, se rencontrent, se heurtent parfois. Qui sont ces bergers, que sait-on d'eux, quel regard la société porte-t-elle sur leurs personnes et leur travail ? Les questions ne manquent pas, dès lors qu'il s'agit d'étudier un groupe social qu'on croyait connaître et dont on réalise, face à l'archive, qu'on ne savait finalement rien ou si peu.
 
à 43 ' 50 suit la seconde conférence intitulée :
 
proposée par Anne-Marie BRISEBARRE, docteur en ethnologie, directrice de recherche émérite au CNRS, Laboratoire d'anthropologie sociale (Collège de France / EHESS, Paris).

Synopsis ...Depuis des siècles, chaque année au mois de juin les drailles cévenoles s’animent au passage des troupeaux transhumants ensonnaillés, conduits par des bergers vers les monts Aigoual et Lozère, au cœur du Parc national des Cévennes. Le maintien de ces coutumes de décoration et la transmission du métier au sein des familles ne font pas de ces bergers des « hommes du passé ». L’inscription en 2011 des « paysages culturels évolutifs de l’agro-pastoralisme des Cévennes et des Causses au patrimoine de l’humanité » par l’UNESCO est une reconnaissance de cette forme d’élevage respectueuse du bien-être des bêtes et productrice de biodiversité : sur les estives ces bergers pratiquent ce qu’on appelle aujourd’hui « l’éco-pâturage ». Lors de cette conférence Anne-Marie BRISEBARRE témoignait, à partir d’une recherche ethnologique effectuée depuis 1969, des savoirs et des pratiques des bergers transhumants cévenols.